Véronique Kienzel chanteuse compositrice

conteuse – autrice

 

 

Pour l’amour des mots à l’ombre d’un arbre frère

 

 

L’amour des mots a depuis longtemps pénétré mon univers.

Son cheminement a commencé par la pratique du théâtre avec création de sketchs joués dans des villages, matchs d’improvisation, soirées cabaret.

Sur ce chemin j’ai rencontré le conte, devenant conteuse professionnelle, contant devant différents publics, animant des ateliers de travail sur l’oralité mais aussi l’écriture.

Sur le conseil de quelques amis j’ai édité un livre de contes, un livre de nouvelles et participé à l’édition de trois recueils, aboutissements d’un long travail de collectage organisé par le Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes.

Aimant chanter j’ai écrit de nombreuses chansonnettes pour faire une respiration, un accueil du souffle chanté, dans le déroulement des mots contés.

J’écris aussi des chansons et compose les mélodies à la guitare.

 

 

 

Pour l’amour des mots richesse de la pensée et de la parole

 

L’amour des mots nourrit, éclaire, enrichit, réchauffe, fait voyager si vous leur faites bon accueil.

Les mots sont puissants et fragiles à la fois, ils peuvent jaillir ou se faire désirer, ils sont nés pour tenter de nommer et d’expliquer les choses de la vie.

Ils sont profonds et peuvent jaillir en flots puissants, ou s’écouler lentement, à travers un conte, un écrit,

une chanson.

 

 

Pour l'amour des mots
Une   écriture   qui   s’offre pour   l’amour   des   mots

 

L’amour des mots par le partage d’un souvenir fort.

 

Récitation

L’amour des mots s’est déclaré chez moi un certain jour d’école primaire.

Nous devions apprendre par coeur  « Le dormeur du Val » de Charles Baudelaire et j‘étais tétanisée.

« Pourvu qu’il m’interroge pas », suppliait une petite voix à l’intérieur de moi.

« Véronique ! C’est à toi ! Lève- toi et récite-nous la poésie ! »

 

La peur

Où fuir ? N’y a-t-il pas une porte secrète ? Un trou de souris ou terre d’accueil dans laquelle m’engouffrer ? Ou alors disparaître , comme çà, pfff!

Pourquoi pas un rétrécissement soudain comme dans Alice au Pays des Merveilles ?

 

L’envol

Et soudain le temps changea de rythme et il se fit long, très long.

Mon corps de lui-même se dressa.

Je crus ma bouche muette mais quelque chose d’inexplicable se produisit et les mots montèrent de mon ventre, accompagnant mon souffle,

gravirent chaque échelon de vertèbre et se firent un accueil en rang bien ordonné dans le fond de ma gorge

pour enfin exploser en douceur dans l’atmosphère silencieuse de la classe.  

J’étais chaque mot que je prononçais et mon être entier se sentait en symbiose avec eux tandis que les mots s’épanouissaient dans la salle de classe

alors que je n’étais plus qu’un simple outil par lequel ils s’exprimaient dans un recueillement conquérant.

La dernière phrase prononcée, le silence resta suspendu, comme habité, et moi, toute bête,

attendant un jugement sans appel,

les bras tombés le long du corps,

prête à accepter la sentence de mon indignité.

 

Le joyau

« C’est très bien Véronique. Très bien. C’était vécu. Tu peux te rasseoir ! ».

Je tournai la tête et vis dans le regard de mes camarades une sorte de gratitude, un accueil des mots empli de respect.

Je me glissai alors entre le pupitre et le dos de la chaise

emplie d’une sensation de totale humilité.

 

Ma vie s’est éveillée. Pour l’amour des mots.

 

 

Ecriture Contes Chansons
L’amour  des  mots en suspens   

 

 

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